Mon Tour des Vosges, randonnée pédestre

Pour ce nouveau trek à pied, je me lance un nouveau défi, car je pars seule 💪😱. Julia a trouvé un job d'été, alors cette année elle ne peut pas venir avec moi... Dommage. 
Je prends donc mon courage à deux mains, et je me concocte, avec mon logiciel favori Sitytrail une boucle dans les Vosges, pour cette année 😀. 

Mardi 1 er août 2023
Jour 1 : le Grand Ballon - le Markstein : 15 km D+555m  D-689m

Il fait un temps hyper moche, comme prévu : pluie et vent sont au programme, avec température très limite. Mais bon, pas le choix il faut y aller ! 
Je pars de la maison, pour prendre le départ de ma randonnée au Grand Ballon, le point culminant des Vosges ! Quand même ! Arrivée sur place, tempête au programme, pluie, bourrasques de vent et brouillard, on y voit rien du tout. Je m'équipe à fond pour la pluie, et j'y vais ! Je renonce à faire l'aller-retour pour monter au sommet, je n'ai pas envie de m'envoler et puis de toute façon, on y voit pas à 5 mètres, donc tant pis... On verra ça plus tard. 
Je commence ma randonnée au milieu de pâtures avec des moutons, au milieu des myrtilles. 

Je me dirige vers le lac du Ballon, environ 300m de dénivelé négatif. Par moments de grandes bourrasques, et toujours une bonne pluie, mais à défaut d'avoir une vue sur les sommets, j'espère bien voir le lac ! 




C'est bon, j'ai vu le lac, et il fait toujours aussi moche 😂. Maintenant, je vais remonter tout ce dénivelé, mais en passant par un autre chemin. Tout à coup, un chamois passe à même pas 10 mètres de moi, le temps de le regarder et hop il s'enfuit. Je suis toute surprise d'en voir à cet endroit, et ça me redonne du baume au coeur, d'autant plus que j'aurai la chance d'en voir un autre 15 minutes plus tard ! 

Il est bientôt midi, et je prévois de m'arrêter dans une cabane pour manger. Il s'agit en fait d'un refuge assez grand, et les proprios sont là, j'ai de la chance car d'habitude il est fermé en semaine, mais ils sont présents en vacances pour toute la semaine. Je vais pouvoir manger au chaud et au sec !
Le gardien me tient compagnie pendant que je mange mon sandwich. Et miracle, lorsque j'ai terminé, la pluie a cessé ! 👍👍
Je reprends mon chemin, jusqu'au col du Haag, où je suis déjà passée ce matin. 

Le ciel commence à s'éclaircir, c'est chouette. Je décide de ne pas prendre le GR tout de suite, et de prendre un petit chemin qui monte au sommet du Storkenkopf (1366m), oui je confirme ça monte bien ! Mais arrivée au sommet, c'est trop beau. Les nuages s'écartent et je peux enfin voir le sommet du Grand Ballon qui est juste à côté, et que j'avais délaissé ce matin. Ça vaut bien un petit selfie non ? 



Depuis mon observatoire, je vois trois chamois un peu en contrebas. Je suis trop bien à cet endroit ! D'autant plus que mon chemin va pile poil là où ils sont. Le sentier est un peu caché à un moment, parfait pour sortir et ajuster mon appareil photo ! Je me régale en faisant quelques clichés avant qu'ils ne disparaissent dans la forêt. 
Je reprends mon chemin, toute contente de cette variante que je me félicite d'avoir pris, plutôt que de filer direct vers le Markstein. 
Un peu plus loin, alors que je suis encore toute excitée de mon observation, je tombe sur un méga troupeau, il y avait au moins 30 chamois dans une petite clairière, mais comme je suis arrivée sans crier garde, je les ai surpris et ils se sont barrés vite fait...
Je poursuis mon chemin en cueillant ça et là quelques bonnes brimbelles (ou myrtilles 😋😁). Un peu plus tard, je surprend encore un tout jeune chamois trop mignon, j'ai beaucoup de chance aujourd'hui ! Il faut dire que ça n'avait pas très bien commencé avec cette météo exécrable, c'est déjà beaucoup mieux ! 

Je reprends le GR 5 et file maintenant vers le Markstein. En chemin, je croise enfin quelques randonneurs, bizarre ce matin je n'en ai pas vu ! Je rencontre aussi un guide du parc naturel, on échange un peu, et j'arrive à mon étape du jour, à l'hôtel Wolf au Markstein. 

Ce soir, le restau de l'hôtel est fermé, alors la dame me dit d'aller manger à la ferme auberge un peu plus loin, le tout étant convenu entre eux. J'ai trop bien mangé (collet fumé et roïgebrageldi + tarte aux myrtilles) ; j'ai bien fait de ne pas prendre d'entrée 😋 et puis comme je n'ai fait que 15 km aujourd'hui, alors on rajoute 1,5km pour faire l'aller retour à l'auberge.
Lien vers l'étape 1 : cliquez ici !


Mercredi 2 aout :
Jour 2 : Le Markstein - Guebwiller : 24 km, D+ 524m  D- 1405m

La météo du jour ne s'arrange pas du tout ! C'est la tempête ce matin. Les rafales de vent sont si puissantes que je peine à tenir l'équilibre au début du parcours. (je saurai plus tard que ce jour là a eu lieu un record de vent à 140km/h pour la saison). Naturellement il pleut toujours, et le brouillard est aussi de la partie. A mon départ de l'hôtel, la dame me dit " Vous savez qu'il y a un bus pour aller à Guebwiller ? " 😂😂 
Non, mais elle m'a bien regardé ? Je suis venue randonner, pas faire du bus 😂😂. Même si le temps est très défavorable, je suis là, et je compte bien y aller. Les aléas climatiques font partie du jeu.

J'ai un peu du mal à me repérer au début, mais je finis par trouver la direction du lac de la Lauch. C'est une longue descente, d'abord par les pistes de ski alpin, ensuite par la forêt. Heureusement que j'ai mes bâtons, ça m'aide bien en descente, surtout par terrain glissant. 
J'atteins le lac, je ne prend même pas de photo tellement les conditions sont pénibles. Heureusement, le dénivelé négatif me permet d'être (un peu) à l'abri des plus grosses rafales de vent. 

Je passe devant une cascade, et je longe plus ou moins le cours de la rivière. Le chemin logique me dirige vers les cascades de Seebach, mais j'ai lu que le terrain était un peu technique et il y a un panneau de danger, chutes de pierres dans cette direction. Avec les conditions climatiques du jour, je n'ai pas envie de me retrouver en difficulté, je décide alors de contourner ce passage. Je randonne seule, pas question de prendre des risques. Certes, j'évite la difficulté, mais je me rajoute des kilomètres. Tant pis, il vaut mieux assurer. 
Je prends des pistes forestières, des petits chemins de bois. Je peine un peu quelques fois à trouver le bon tracé tellement il y a de chemins par ici. Heureusement que je sais en permanence où je me situe grâce à mon application Sitytrail, sinon j'aurais vite fait de me perdre ici. 
L'étape du jour est très longue, et un peu monotone par rapport à celle d'hier. J'ai tout de même aperçu une biche, mais peu de paysages et beaucoup de forêt🌲🌲🌲 ! 

Je fais des haltes dans des cabanes vosgiennes, et je poursuis ma descente vertigineuse vers Guebwiller : 1400 mètres de dénivelé négatif, les mollets sont mis à rude épreuve. J'arrive enfin à destination, je suis complètement claquée et même s'il ne pleut plus, il fait hyper lourd dans la vallée. 
Ce soir, repos et resto au programme. J'ai un peu hésité pour aller au resto de l'hôtel, mais menu à 40€ ou à 60€, je vais finalement choisir la pizzeria juste en face... Je mange une salade antipasti, pas exceptionnelle et surtout le lieu est très bruyant. Je retourne à l'hôtel et je me paye une infusion dans le petit salon pour terminer tranquillement. 
De retour dans ma chambre, je zappe la TV et je tombe sur la carte au Trésor en Alsace 😂😂

Lien vers l'étape 2 : cliquez ici !

Jeudi 3 août
J3 : Guebwiller - Hirtzenstein : 16 km, 910m D+ et 689m D-

Je me réveille en forme, je vais prendre mon petit déjeuner à l'hôtel. J'en profite pour me faire un petit sandwich discrétos et prendre un fruit. Première fois que je fais ça, mais en regardant sur Google, il n'y avait pas de boulangerie à proximité immédiate, donc j'ai osé !! 

Je démarre ma journée, sans mettre les vêtements de pluie dès le début de journée, Victoire ! Bon, j'ai même pas fait 3 kilomètres que j'enfile le K-way... Je commence la traversée de la forêt de Ste Anne, c'est sympa. Il se met à pleuvoir franchement, donc pantalon de pluie et protection de sac sont de retour. Mais il fait lourd, je crève de chaud. Je renlève tout 30 minutes plus tard lors d'une éclaircie. 
Je poursuis sur de petits chemins, tout va bien, mais à nouveau il se met à pleuvoir. Je suis bientôt arrivée à la croix Zimmermann où il y a un endroit pique-nique sur ma carte, pourvu qu'il soit abrité 🙏pour faire une pause. 
Il pleut vraiment fort, et j'arrive enfin : bingo c'est une cabane. Il y a déjà du monde, mais tant pis il faut que je m'abrite de cette pluie d'orage ! La cabane est remplie de gardes de l'ONF. Je leur laisse pas trop le choix que de me faire une petite place dans l'abri. Ils sont en train de boire l'apéro, mais tant pis, il pleut trop ! Finalement, ils sont sympas et comme il pleut toujours fort, je décide de rester manger là. Ils me proposent un verre de blanc, mais je décline la proposition car l'ascension du Vieil Armand promet d'être intense, donc ce n'est pas très compatible.😕

Une fois mon repas fini, il ne pleut plus. Je quitte mes compagnons et j'attaque la grosse montée. Au début c'est pas trop difficile. Je commence à voir quelques blockhaus de la première guerre mondiale. 

Puis la montée s'accentue très franchement, mais mes bâtons m'aident bien. Je passe dans les tranchées, c'est très impressionnant de les traverser par l'intérieur.

La pluie fait de nouveau son apparition, ainsi que les bourrasques de vent. Je m'abrite dans une tranchée recouverte d'arbres pour éviter le plus gros de l'averse : l'ambiance est bizarre, un peu glauque et ça me fait un peu flipper d'être seule à cet endroit tragique de l'histoire. Des milliers de gens sont morts ici. J'arrive enfin au sommet, avec une jolie vue, mais le temps n'y est pas... 

La-haut, l'ambiance n'est pas au recueillement : un gosse qui fout le bordel, un guide qui hurle en anglais pour un tout petit groupe, bref... Je ne m'attarde pas au sommet. 
J'entame la descente vers Hirtzenstein. C'est très physique avec des escaliers, des marches en pierre bien glissantes et très hautes. Toujours dans les tranchées, je traverse la "Suisse Lippique". Je me demandais pourquoi ce nom, j'ai ma réponse ! 

Je descend encore, et je m'arrête admirer quelques instants la vue sur la plaine d'Alsace et Mulhouse. 


Encore quelques efforts et j'arrive au Hirtzenstein, hôtel domaine du Hirtz pour ce soir. Endroit très classe, je n'y peux rien, il n'y avait que ça ici 😁. Il y a un spa avec plein de jacuzzi, hammam, etc... Mais je n'irai pas les tester. J'ai droit à 1 heure de piscine inclue dans le prix de la chambre, ça ira très bien, je vais faire ça pour détendre mes muscles. 
Je mange un bon burger campagnard avec un verre de vin d'Alsace pour me récompenser au restaurant.

Lien vers l'étape 3 : cliquez ici !

Vendredi 4 août : 
Jour 4 : Hirtzenstein - le Grand Ballon : 15km,  D+ 1103m  , D- 312m

Je prends mon petit déjeuner au domaine du Hirtz. Petit-dej de rêve avec croissants, brioche, kougelhopf, pancakes, jus d'orange frais et tout un tas d'autres choses, vraiment trop bon 😋.
J'entame ma journée de marche par un chemin qui s'appelle le "chemin des Dames",  sans doute en référence à la bataille du même nom (dans l'Aisne), mais je n'ai pas l'info. Ça grimpe déjà bien et, inévitablement, il commence à pleuvoir un peu. 

Vers 10h30, j'arrive au mémorial du Hartmannswillerkopf, champ de bataille de la première guerre mondiale, où 50.000 hommes sont morts en tout (allemands et français). Hélas, je n'ai pas le temps de faire la visite, il faudra revenir !  Je repère la grande croix où je suis passée hier au sommet. 


Je reprend mon chemin, qui sera le GR 5 jusqu'au bout. Il pleut franchement à présent, donc en plus de la protection de sac, je remets le pantalon de K-way une énième fois.
Je m'enfonce dans la forêt, sur un sentier étroit, qui monte et qui descend, avant de ne faire que monter. J'aimerais bien trouver un abri de pique nique pour m'arrêter un peu. Au col Amic, il y a juste des tables. Il pleut trop, je continue... Au Firstacker, pas d'abri non plus ! Comme je n'ai pas envie de tout déballer sous la pluie, je continue encore !! 
Je trouve enfin un refuge (fermé) mais avec un abri, alléluia 😀. Je prends le temps de manger et boire, et me reposer, car depuis ce matin je n'ai pas fait de pause.  Un papillon intéressé par mon sandwich vient me tenir compagnie. 

Après ma pause, le sentier est plus proche de la route des Crêtes. Pour la première fois, je trouve sur mon chemin le balisage de l'Hexatrek, la traversée de toute la France par les plus grands massifs, qui est un tout nouveau tracé.

J'approche maintenant du Grand Ballon. Deux possibilités s'offrent à moi : aller directement au parking où se trouve ma voiture, ou en rajouter une couche pour grimper jusqu'au véritable sommet ? A votre avis ? 🤔.
ça tape un peu sur le système cette pluie, non ?

Bien que la pluie et le froid soient toujours là, je choisis la deuxième option. J'aimerais quand même bien monter au sommet, que j'avais déjà évité mardi en arrivant ! D'un autre côté, j'en suis déjà à presque 1000 mètres de dénivelé, je n'ai jamais fait autant, et la fatigue commence à être là. Mais finalement, je peux monter à mon rythme. Donc, c'est décidé, je monte. Sur les pentes, c'est très joli, les bruyères sont fleuries et j'aperçois encore une bande de chamois 😍. 

Encore un peu de dénivelé, et j'arrive enfin au sommet 💪. Pas d'éclaircie, mais tant pis, je l'ai fait ! 



Il fait très froid là-haut, environ 8 degrés. Je me dépêche de redescendre, ce n'est pas très long, jusqu'au parking où je retrouve ma voiture. Je vais me payer un chocolat chaud à la boutique du col pour me réchauffer, et fêter la fin de mon trajet, avant de rentrer à la maison ! 

Lien vers l'étape 4 : cliquez ici !


Si vous souhaitez visualiser l'ensemble du parcours : c'est ici !


BILAN : 

_ Je suis fière d'avoir fait ma première randonnée toute seule ! J'ai tenté, j'ai réussi ! Je suis partie sur 4 jours, pour me tester en solitaire. Ce n'est pas compliqué de partir seule, mais je trouve quand même mieux de partir à deux, surtout pour se soutenir lors des petits "coups de mous" potentiels et discuter un peu, même si je ne suis pas une grande bavarde.
_ La météo a été franchement catastrophique, mais je n'ai pas eu le choix, quand tout est réservé, on ne peut pas décaler...
_ Ma dernière étape, était aussi un record de dénivelé pour moi, qui n'avait jamais dépassé les 1000 mètres de dénivelé, j'ai réalisé 1100 mètres ! 💪Je suis fière de moi.


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