L’Atlas Marocain, du 20 au 30 avril 2017

l’Atlas Marocain

 avril 2017


Notre ami Khalifa, que nous avons rencontré lors de notre premier voyage au Maroc en 2013, nous a préparé un road-trip dans les montagnes de l’Atlas. C’est décidé, cette fois nous allons cette fois découvrir le Maroc en famille...
Jour 1 : 20/04/2017   : Dole  –  Marrakech

Décollage à 12h25, à l’heure prévue à l’aéroport de Dole, à 2h de route de la maison. 

Nous survolons les Pyrénées ...









Nous arrivons 3 heures plus tard à l’aéroport de Marrakech-Ménara. Nous passons un premier contrôle, puis nous remplissons les fameuses fiches d’entrée qui nous avaient tant posé problème la première fois ! Il faut en effet impérativement se munir d’un stylo pour remplir ces fiches de renseignements, ce coup-ci on ne s’est pas fait avoir ! Et on l’a même prêté à d’autres qui ne savaient pas, ON DEVIENT DES PROS !👏

Nous passons au guichet pour changer nos euros contre des dirhams, puis dernier contrôle des bagages. La douanière nous fait une fouille complète des valises … Elle tombe sur le comté que nous avons acheté pour offrir à Khalifa. Elle demande ce que c’est, on lui explique, et ça passe … ouf !😊

Nous sortons de l’aéroport, première claque, il fait chaud, bien qu’un peu couvert, ça tranche avec les -4° de ce matin au départ de la maison ! On regarde les personnes qui viennent chercher les touristes avec des petites affichettes. On regarde bien partout, hélas, on ne voit pas notre nom, ni celui du Riad qui était censé venir nous chercher.
Heureusement, j’ai dans mon téléphone le numéro du patron du Riad, il nous envoie quelqu’un. Le chauffeur nous emmène donc directement au Riad Wardate Rita. C’est mieux car quelques fois, même les chauffeurs de taxi ne connaissent pas ces riads.
On nous montre finalement notre chambre. Un lit double pour nous, un lit à étages pour les enfants, avec toilettes et douche à chaque bout de la chambre. Franchement, pour 40 euros la nuit avec le petit-déj compris, rien à redire. Maintenant que les bagages sont posés, y’à plus qu’à aller se balader pour faire découvrir Marrakech aux enfants. Nous n’irons pas très loin avant de nous faire alpaguer par le patron d’un petit restau, muni d’une jolie terrasse. Il nous invite à y faire un tour pour admirer la vue. Il faut admettre que c’est plutôt pas mal. Il nous montre ce qu’il propose pour le repas du soir, ça donne envie ! Menu complet pour 90 dirhams, c’est-à-dire 9 euros. Comme il n’est pas encore l’heure de manger, nous partons en lui disant qu’on reviendra peut-être ce soir.
Une quinzaine de mètres plus loin, nouvel arrêt. Nous avons très soif et un vendeur de boissons a ouvert son étal. Nous prenons un bon jus d’orange frais pressé sous nos yeux, un régal !



Nous voilà maintenant d’attaque pour marcher un peu, direction la Place Jemaa El Fna. A Marrakech, tout converge vers cette place. Nous reconnaissons en chemin la Place Dar El Bacha, pas loin du riad où nous étions logés lors de notre premier séjour.  Nous arrivons sur la place et regardons un peu, mais là encore plus qu’ailleurs dans la médina, nous sommes sollicités à chaque instant. On essaie de regarder de loin les charmeurs de serpents, un monsieur qui en tient un à la main fonce vers nous et veut que je le touche ! Je m’enfuis en courant ! J’ai trop peur de ces bestioles !😱
Nous décidons de rebrousser lentement chemin, tout en essayant de téléphoner à Khalifa notre guide, que nous devons retrouver à Marrakech, mais on ne sait pas quand ni où… Pour l’instant, il ne répond pas. Mais bon, on vient d’arriver !

Nous retournons à notre petit restau avec la terrasse, où nous prenons notre premier repas. Après une belle salade marocaine en entrée chacun (salade de tomates et poivrons verts), Julia et moi prenons un tagine de poulet au citron, Cyril un tagine poulet-légumes et Vincent un couscous royal. Autant dire qu’il ne va pas le finir vu la taille du plat ! 



La serveuse est très sympa, dommage elle ne parle pas très bien français, mais elle nous prend en photo tous les quatre. En dessert, nous prenons les petites pâtisseries marocaines, Vincent une belle salade de fruits frais, et Julia une crème au caramel. Autant vous dire qu’avec tout ça, on est gavés pour la soirée. Une jolie photo de nuit et rentrons à notre riad pour dormir.



Hélas, la nuit est très moyenne, il n’y a pas de volet à notre fenêtre qui donne dans le patio, constamment éclairé, et nous sommes tout près de l’entrée du riad. Nous entendons toutes les autres personnes qui arrivent au riad jusque tard dans la nuit, et ne sont pas très discrètes, c’est le moins qu’on puisse dire  😠


Jour 2 : 21/04/2017 : visites à Marrakech

Nous avons mal dormi, voir très mal dormi … Pas très cool pour commencer les vacances... Les enfants, eux, ont super bien dormi, et n’ont rien entendu … je sais pas comment ils font ! Heureusement, le petit-déjeuner est là pour nous redonner des forces, il est plutôt copieux, tant mieux.
Avant d’entamer nos visites, nous décidons d’aller voir à l’aéroport notre location de voiture, voir si tout est OK. Notre riad se trouve dans le quartier Bab Doukkala, proche de la gare routière, où nous décidons d’aller voir si on peut prendre un bus pour rallier l’aéroport.  Même pas le temps d’inspecter les panneaux, on se fait interpeller par un chauffeur de taxi qui nous propose de nous emmener directement tous les 4 pour moins cher que le bus ! Il nous montre le panneau, effectivement, le ticket de la navette est à 40 dirhams/personne, donc à 100 dirhams la course, c’est plus simple et on n’attend pas. 
Il nous emmène vers son véhicule, hum ! Un espèce de mini-van tout déglingué, mais bon, pour aller jusqu’à l’aéroport, ça devrait aller 😁 A l’intérieur, on a  l’impression que le pot d’échappement  va directement dans l’habitacle, et ça secoue un peu (beaucoup) et les ceintures sont inexistantes ! ça fait beaucoup rire Vincent ! Nous arrivons très vite à destination. C’est l’essentiel. L’entrée de l’aéroport est très règlementée,  pas le droit d’entrer si on a pas le billet d’avion ! Mais en expliquant, Cyril aura le droit d’entrer, mais seul, pour se renseigner. Au bout de 15 min, il revient et tout a l’air OK pour demain.

Nous pouvons maintenant aller vers notre premier lieu de visite, le jardin Majorelle. Nous trainons vers l’arrêt de bus, quand un nouveau chauffeur de taxi vient nous chercher ! On a eu 100 dirhams la course pour venir ici, même si le jardin Majorelle est un peu plus loin que la gare routière, nous exigeons le même tarif. A notre grande surprise, il est d’accord 😀 Cette fois, la voiture est beaucoup plus belle et confortable, ici il y a de tout ! 
Devant l’entrée, il y a une file d’attente assez imposante, mais ça passe vite. Il faut dire que ce jardin est assez célèbre, on entend parler toutes les langues dans la file. Il porte le nom de son fondateur, l’artiste peintre Jacques Majorelle qui l’a crée en 1931, en s’inspirant des jardins islamiques. Il a été racheté en 1980 par Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé. Nous dirons que Julia a 11 ans, la visite étant gratuite pour les enfants de moins de 12 ans, ça passe sans problème.



La visite du jardin est belle et paisible, des cactus, des bambous, des palmiers, des plantes et des fleurs, le tout dans une atmosphère propice à la détente, avec le « bleu Majorelle » omniprésent. C’est  superbe. On espère toujours que notre guide, Khalifa, va nous rappeler, car notre forfait est déjà quasiment épuisé à force de tomber sur son répondeur. Toujours aucune nouvelle. 








En ressortant du jardin, nous achetons des cartes postales et passons faire quelques courses dans un genre de supermarché dont le logo ressemble à celui d’Auchan. Nous achetons des fruits et des gâteaux, pour subsister au cours de notre journée. Nous trouvons l’ensemble très cher.

Après un rapide passage à notre chambre, pour déposer nos affaires, nous recherchons un petit restaurant pour ce midi. Nous tentons un qui s’appelle chez Yassine, les prix affichés sont très raisonnables, entre 40 et 60 dirhams les plats à la carte. Finalement, nous ne serons pas déçus ! La serveuse est hyper sympa, et les rations énormes ! Une fois de plus, nous ne finissons pas nos assiettes ! Couscous en plat du jour pour nous, spaghettis bolo pour Vincent et une salade composée pour Julia. Il nous faut juste un petit thé à la menthe pour digérer tout ça ! En prime, je repars même avec un petit sac bourré de sachets d’épices pour refaire un tagine à la maison ! Trop bien ! 💕

L’après-midi est consacrée à la visite des souks de Marrakech, et je souhaite aussi qu’on aille visiter la Médersa Ben Youssef. C’est une ancienne école coranique, que l’on peut maintenant visiter, il paraît que l’intérieur est très beau. Dans le dédale des petites rues, divers commerces s’offrent à nous. Premier arrêt vers un monsieur qui nous fait visiter son magasin, il y a de tout ! Une vraie caverne d’Ali Baba! Nous regardons les poteries, le cuir, les tissus etc… et prévenons poliment que nous n’achèterons rien, car nous n’avons que chacun une petite valise en cabine déjà pleine, et pas de bagage en soute. C’était sympathique. Il nous emmène ensuite chez un herboriste, qui nous fait lui aussi l’article. Il nous explique les différents produits et nous fait sentir différentes choses, confortablement installés dans un canapé, ça repose un peu ! Je lui achète un peu d’huile d’argan, que je compte offrir à maman en rentrant.



Nous arrivons non sans mal tout près de la Médersa. A ce moment, un autre rabatteur nous emmène dans le quartier des tanneurs. Il nous fait visiblement tourner en rond dans la médina pour nous perdre, cela nous fâche un peu, mais maintenant qu’on y est, autant voir leur travail. Ici, on nous donne chacun des branches de menthe à la main, car ça sent très fort, c’est horrible par endroits ! Puis vient l’inévitable magasin de poufs, tissus, et autres objets en cuir provenant de ce quartier. Le vendeur nous fait évidemment l’article, nouvelle explication et nouveau refus de notre part.




C’est alors que nous recevons enfin l’appel tant espéré de notre guide ! Il nous donne rendez-vous ce soir à 20 h à la gare routière, on connaît et c’est tout près de notre riad. Nous ressortons vite du magasin, le vendeur est visiblement déçu. C’est alors que celui qui nous avait emmené réapparait pour toucher sa commission de guide !! Nous tenter d’abord de refuser, il se fâche ! Nous lui donnons quelques pièces, il dit que ce n’est pas assez, mais ce sera ça ou rien, car nous on a rien demandé ! Nous le quittons très fâchés l’un et l’autre 😡😡 Pff ça nous apprendra à nous laisser entourlouper…

la porte du Riad




Sauf que maintenant il est tard, on est perdus et nous mettons très longtemps à retrouver notre chemin. Trop tard pour la Médersa, et on est très fatigués de toute cette marche, et des diverses sollicitations. Nous rentrons au riad nous reposer. Comme nous n’avons rendez-vous qu’à 20h, nous en profitons pour prendre une bonne douche, et écrire les cartes postales achetées ce matin, au moins ce sera ça de fait !








Nous ressortons direction la gare routière pour y retrouver notre guide. Là encore pas facile, nous mettrons près de 10 min avant de nous rencontrer enfin. Les retrouvailles sont chaleureuses. On va tous ensemble boire un coup dans le bistrot de la gare routière. Khalifa nous expose l’itinéraire qu’il a prévu pour nous pour cette semaine, ça a l’air chouette ! Au cours de l’itinéraire, nous irons à Anergui, le village où il habite. Il nous propose aussitôt de venir passer la nuit chez lui ! Super gentil et ça fera l’occasion de connaître sa famille. Mais il y a un seul problème, Khalifa est attendu à Casablanca lundi matin pour avoir les papiers de son visa pour venir en France. Depuis des années qu’il essaie, il a enfin une opportunité avec une association française de venir travailler 15 jours en France dans le cadre d’un partenariat.
Khalifa a tout prévu, il nous propose de commencer le voyage avec son neveu, également guide, qui s’appelle Mohamed. Il l’appelle et il arrive dans les 5 minutes suivantes. Nous proposons d’aller manger tous ensemble, ils refusent et disent qu’on aura bien le temps pendant cette semaine. Ils nous raccompagnent au riad où ils nous nous retrouverons demain matin à 8 h. Mohamed viendra avec nous les trois premiers jours et nous rejoindrons Khalifa chez lui à Anergui. Tout est bien planifié.
Nous décidons de retourner ce soir chez Yassine, le restau de ce midi. La serveuse nous reconnaît et nous propose de faire une pizza pour 2 pour les enfants, afin qu’il puissent finir leur plat ! Moi et Cyril avons envie de gouter la pastilla, autre spécialité marocaine. Encore une fois, nous avons très bien mangé !
Nous rentrons ensuite au riad, impatients d’être à demain et de commencer véritablement notre voyage. Nouvelle nuit très agitée, décidément ce riad est très bruyant. Moi qui avais réservé ce riad pour la fin de notre voyage, je me dis que sur le wifi de l’aéroport j’annulerai ma réservation 😠

Jour 3 : 22/04/2017 :   Marrakech – cascades d’Ouzoud–Zaouiat-Ahansal (276 km)                    (Gite « Oued Ahansal »)

A 8 heures tapantes, Khalifa et  Mohamed sont là au riad. Nous disons au revoir à Khalifa, qui doit nous retrouver dans 3 jours, et partons avec Mohamed direction l’aéroport avec le chauffeur du riad que nous avions réservé. A l’aéroport, seul Cyril entre, on connaît l’histoire... Je reste avec les enfants et Mohammed derrière les vitres de l’entrée. Nous attendons … et nous attendons encore … Je gère l’impatience des enfants, et discute un peu avec Mohamed, mais je ne suis pas encore à l’aise avec lui. Au début, je pense que c’est long parce qu’il y a du monde, mais je ne comprends pas …  au bout de presque 2 longues heures d’attente, Cyril revient enfin, la mine déconfite… y’a un problème … ouais je m’en doutais un peu…😞  « On a pas de voiture et les 500 euros déjà payés, on les a dans le c.. ! » Je vous passe tous les détails et les négociations, nous finirons, par dépit, par louer un Dacia Duster, seulement 2 roues motrices pour encore 300 euros de plus que prévu… pas cool le début des vacances.
Cette matinée commence mal, mais bon, on finit par quitter ce satané aéroport. Tous les bagages sont dans le coffre, le voyage vers l’aventure peut enfin commencer. Côté aventure, on se serait bien passé de celle-ci au départ, mais comme dit Mohamed, les choses comme ça arrivent toujours aux personnes gentilles, mais ensuite il leur arrive de belles choses ! J’espère qu’il a raison, car là on est un peu refroidis pour l’instant, même si le soleil tape fort aujourd’hui à Marrakech 😎

Il est maintenant presque 11h30, nous nous extirpons petit à petit de la jungle de cette ville, complètement anarchique niveau circulation. Ca klaxonne toutes les 10 secondes, ça tasse, ça double, mais ça passe… 
Au bout d’une heure de route, je demande à Mohamed où il a prévu qu’on s’arrête manger, car ça commence à creuser. A la base, on aurait du s’arrêter pique-niquer aux cascades d’Ouzoud, notre premier lieu de visite, mais on en est encore loin … et puis on a rien acheté encore pour le pique-nique. Nous nous arrêtons dans un village où il y a un souk, c’est-à-dire un marché. Nous poursuivons nos interrogations, on va acheter quoi pour pique-niquer ?? Nous sommes des habitués du sandwich jambon-beurre, saucisson et chips ! Autant dire qu’ici nous n’aurons rien de tout ça ! 😧
Khalifa nous avait conseillé, à juste titre, de donner de l’argent à Mohamed, et c’est lui qui se chargerait d’acheter dans le souk pour nous, ce qui nous simplifie grandement la tâche, car ces personnes ne parlent évidemment pas français la plupart du temps, et pour les touristes, c’est forcément plus cher ! Premier achat : du pain. Ici se sont des pains ronds et plats, et pas la peine d’essayer de trouver autre chose, y’a que ça. Ok pour le pain. Ensuite, des tomates, ah oui tout le monde aime ça ! Mohamed nous propose d’acheter des boites de sardines, aie, ça coince personne n’aime ! Lui aime et a l’habitude de prendre ça, donc une seule pour Mohamed. Il fait chaud, on sait pas quoi acheter d’autre sur les souks, alors Mohamed nous propose l’inévitable vache qui rit, que l’on mange ici en toute circonstances, du petit-déjeuner au dîner, alors pour le pique-nique d’aujourd’hui, ça va le faire. Nous achetons aussi une réserve d’eau de 5 litres, car dans le pays impossible de boire de l’eau du robinet, pour nous européens, sous peine de tourista garantie ! Il y a aussi des fruits au marché, donc on prend aussi des oranges, et quelques bananes. 
On reprend la voiture et on s’arrête quelques kilomètres plus loin, en bordure de route, sur un banc à l’ombre pour manger. Pas vraiment le pique-nique attendu, surtout de la part des enfants. Avec ce début de matinée mouvementée, le service est un peu rude 😔

Après ce repas vite avalé, direction les cascades d’Ouzoud ! Nous les atteignons enfin après une bonne centaine de kilomètres encore… Ici les kilomètres sont longs, la route pas toujours en bon état, assez étroite. Il faut bien souvent se tasser sur le bas côté pour croiser les autres voitures. Il faut aussi souvent klaxonner quand on voit des gens au bord de la route ; alors seulement ils se serrent. Ici c’est comme ça ! Arrivés aux cascades, le spectacle vaut vraiment la peine. Les cascades font environ 100 mètres de haut, et il y a plusieurs points de vue, qui permettent de les admirer. Et pour les enfants, une super attraction, des petits singes, auxquels on peut donner à manger. Un homme offre des poignées de cacahuètes aux enfants pour qu’ils les donnent aux singes. Je pensais qu’il allait ensuite nous réclamer de l’argent, mais on y a semble t-il échappé …


Cette région d’Ouzoud est déjà montagneuse, nous sommes ici à 1000 m, mais vu la chaleur, on ne dirait pas. Pour continuer notre route, direction Azilal, c’est une succession de virages. Court arrêt dans cette ville pour faire le plein, car après il n’y aura plus rien ! Ce sera l’Atlas, les montagnes et les petits, tout petits villages, sans commerces !
En chemin, le ciel s’assombrit un peu, dommage, car c’est vraiment beau. Mohamed nous explique que bien souvent des orages éclatent en fin d’après-midi dans l’Atlas. Nous continuons à monter, dans un beau décor de montagne. Avant l’averse, nous décidons de faire une courte pause goûter, on avait acheté des gâteaux à Marrakech vendredi, ça nous fera du bien, car il reste encore pas mal de km avant d’arriver au gite de ce soir.
La pause sera très courte, il y a un vent pas possible, et ça caille un max, changement de temps radical avec ce qu’on a pu avoir aux cascades où on crevait de chaud ! Une fois remontés dans la voiture, Mohamed nous dit qu’ici on va passer un col à 2600 m environ. Ah oui, je comprends mieux pourquoi il fait froid !! C’est assez bizarre, on a du mal à estimer l’altitude car comme le paysage est déjà assez désertique, même à altitude moyenne, alors on voit pas trop la différence à plus haute altitude.



Une fois passé ce col, la route est de moins en moins carrossable, les virages toujours plus nombreux, ça n’en finit pas ! Moi qui suis à l’arrière depuis Marrakech, je commence à me sentir moyen-moyen ! Nous redescendons, pour arriver enfin dans le village de Zaouiat-Ahansal, notre première destination, à environ 1600 m d’altitude. Il était temps. Il est déjà plus de 20h …
Encore quelques centaines de mètres à parcourir sur un chemin de terre pour arriver jusqu’à notre gite. On se gare, le gite est en contrebas, il y a plusieurs maisons en pierre, on nous fait entrer dans l’une d’elles. Khalifa nous avait réservé l’étape, et Mohamed connaît aussi ce gite, il y est déjà venu.
On  dépose nos bagages dans l’entrée de la grande salle, on nous prépare le thé de bienvenue, il nous réchauffe et nous fait du bien.

Bientôt arrivés !
Mohamed nous sert le premier thé à la menthe du voyage ...


Je demande où se trouvent les toilettes avant de passer à table. On doit aller dehors, un genre de cabane en pierre abrite des toilettes … à la turque … aie, Julia et moi ne sommes pas très à l’aise avec ça, toujours peur de se pisser dessus ! Mais là, pas le choix … Quand nous retournons dans la salle commune, nos hôtes ont déjà mis la table, c’est vrai qu’il est tard, il fait déjà nuit. Nous mangeons une bonne soupe en entrée, suivi d’un tagine de légumes, et en dessert des oranges à la cannelle. C’était super bon, le menu typique de la semaine, mais qui plait moyen aux enfants à cause des légumes, il va falloir s’y faire 😋
Une fois le repas terminé, on nous indique nos chambres, il faut ressortir dehors et aller dans un autre bâtiment. Attention c’est le moment de vérité ! Comment et où va t-on dormir ? En entrant dans le gite où sont les chambres, c’est le soulagement ! Les enfants auront une chambre rien que pour eux avec deux lits, avec des WC « normaux » et une douche dans une petite pièce, rien que ça ! Nous dormirons en face dans une autre chambre. A chaque hébergement, on nous fournira des draps propres et des couvertures en nombre. On fait vite les lits, et on se couche ! Voilà une première journée bien remplie …


Bonne nuit à Zaouiat-Ahansal ...

Jour 4 : 23/04/2017 :  Zaouiat-Ahansal (17km marche)

Dans cet endroit, nous avons super bien dormi, ça nous change du Riad de Marrakech ! Aujourd’hui, nous restons à Zaouiat. Khalifa nous a prévu une journée randonnée, et pour les enfants, la balade se fera avec une mule, le programme leur plait beaucoup 👍
On nous sert un solide petit déjeuner, composé de crêpes marocaines, de pain, accompagné de beurre, de confitures et de vache qui rit (eh oui, l’inévitable). Il y a aussi un petit ramequin qui ressemble à du miel, ah mais non c’est de l’huile d’olive !! Euh, c’est pour quoi faire, me direz vous ?? Eh bien, Mohamed me donne la réponse sans que je lui demande ; c’est pour mettre sur la crêpe ! Ouille, comme si elles n’étaient déjà pas assez grasses … Bref, on va dire que ça donne des forces !
Vers 9h30, nous voici prêts à partir, nous rencontrons le muletier, qui nous accompagnera tout au long de la randonnée, il nous attend avec la mule. Il s’appelle lui aussi Mohamed … on va pas être dépaysés… Aujourd’hui il fait beau ! C’est génial pour la balade. Vincent et Julia montent sur la mule, on y ajoute l’eau et le pique-nique du midi, et hop c’est parti.



A partir de Zaouiat, il n’y a plus de route, seule une piste continue. Bientôt elle se transforme en tout petit chemin, impossible d’y faire passer un quelconque véhicule, sauf la mule qui passe partout ! Nous marchons le long de l’oued « Ahansal », entouré de jolies montagnes, le paysage est splendide. En contrebas de notre chemin, des jardins et des cultures, le long de la rivière c’est le seul endroit où il est possible de cultiver. Au bout d’un moment, nous entendons les bruits d’une pelleteuse ! Ici comme dans beaucoup d’endroits au Maroc, ça travaille dans des aménagements routiers, ici c’est la création d’une piste reliant Zaouiat au prochain village. Nous contournons les travaux en traversant l’oued sur des cailloux ; ils cassent littéralement un bout de montagne pour créer la piste, travaux titanesques, dangereux, et de longue durée… Julia et Vincent descendent de temps à autre de la mule, pour certains passages délicats, et Mohamed les fait remonter ensuite, c’est le rêve pour eux !  💓









Nous débouchons un peu avant midi sur un village, complètement isolé, composé de quelques maisons. Je ne sais pas comment les gens font pour habiter ici … l’autosuffisance doit certainement être importante. Nous poursuivons, jusqu’à arriver à la source de l’oued. Les montagnes se resserrent, et c’est la fin du chemin ! Nous sommes arrivés pour la pause pique-nique !

Le pique-nique est composé de pain, de tomates, d’œufs durs, de vache qui rit et d’oranges. Nous mangeons avec nos guides, tandis que la mule peut enfin vadrouiller un peu à sa guise. On avait parlé musique au cours de la randonnée, nous montrons au muletier les vidéos de Julia à la flûte traversière et de Vincent à la trompette sur nos portables. C’est sympa d’échanger avec eux, bien que les échanges soient rudimentaires avec le muletier, car il ne parle que quelques mots de français, mais il semble content de ce que nous lui montrons.
Mohamed notre guide s’éloigne un peu de nous, et tout à coup, on réalise, oh mais mince, il veut peut-être s’isoler pour faire sa prière ? Il revient vers nous et lui disons que s’il veut prendre un temps pour prier, cela ne nous dérange pas. Il nous dit qu’il le fera ce soir. En effet, lorsqu’il travaille et guide les touristes, il ne prie pas le midi, mais en fait un peu plus le soir. Bref, il y a des tolérances !


Il est maintenant temps de faire le chemin retour, pour retourner au gite. La rando s’effectue assez facilement, malgré la longueur. J’ai enregistré la rando sur mon appli SITYTRAIL, 17 km au compteur à l’arrivée pour 5H de marche (hors pause du midi). Les paysages rencontrés sont grandioses et superbes, et avec le recul une de nos randonnées favorites. 👏   👏


Nos deux montures : la mule et le Duster 😉

Au retour, nous prenons un petit thé bien mérité. Mohamed, qui avait vu un jeu de cartes marocain qui trainait, nous apprend à jouer à moi et Julia. Vincent et Cyril vont se doucher pendant ce temps. Nous faisons quelques parties de ce jeu de cartes, où le but est de faire 15 points avec 3 cartes, et de marquer des bonus avec certaines cartes, pas facile à raconter, mais plaisant !
Nous aussi on a emporté des jeux, je propose que tout à l’heure nous jouions tous ensemble au UNO ; Mohamed ne connaît pas. A présent, aux filles de se doucher, et un peu de lecture ensuite pour se reposer. Avant le repas, nous jouons tous ensemble au UNO comme convenu, ça plait beaucoup à Mohamed.
Vient ensuite le repas. Nos hôtes nous avaient ce matin demandé ce qu’on voulait manger entre couscous et spaghettis : unanimité des enfants pour les spaghettis !! En entrée, il y a aussi de la soupe comme hier soir, puis un plat de spaghettis genre bolognaise, mais avec une sauce faite maison. Ils nous servent aussi un autre plat avec du poulet grillé (ultra bon !!) accompagné de frites ! En dessert, bananes ou oranges.
Après le repas, nous discutons encore un peu avec Mohamed avec la carte, voir quel trajet nous allons emprunter demain,  ensuite on dévie, et on finit par regarder toute la carte du Maroc... 👀

Jour 5 : 24/04/2017 :  Zaouiat-Ahansal – Rocher Cathédrale - Anergui  (90 km de piste prévus, 250 réalisés)

Après un petit déjeuner très sympathique, le même qu’hier, c’est-à-dire toujours aussi copieux, nous prenons le temps avant de partir de faire une photo avec la dame du gite, qui, bien que ne parlant pas français, a été aux petits soins avec nous, surtout côté cuisine !
Nous réglons la facture ; 150 dirhams (=15 euros) par personne et par jour : pour le repas du soir, le pique-nique, l’hébergement et les petit-déjeuner ! Ce n’est vraiment pas cher.



Nous partons aujourd’hui pour environ 90 kms seulement, mais que de la piste, direction ANERGUI ! Notre premier guide Khalifa nous a invité à passer une nuit chez lui, en compagnie de sa famille. D’ailleurs nous n’avons pas trop de nouvelles de lui, mais on le verra surement ce soir ! Nous repassons dans le village de Zaouiat, c’est le jour du souk hebdomadaire. On s’y arrête, car Khalifa avait demandé à Mohamed de lui acheter 2 kg d’oranges pour lui rapporter chez lui. A Anergui, un seul souk aussi par semaine, et il n’y a pas toujours de tout, alors c’est sympa de lui en ramener. Nous n'avons besoin de rien, nos hôtes nous ont encore fourni notre pique-nique de ce midi ! Nous prenons la route, je commence à être malade, depuis hier soir j’ai le nez qui coule … Heureusement, j’ai du Doliprane avec moi et aussi des mouchoirs ! La piste est pour l’instant bien roulante. 




J’ai demandé à Mohamed pour me mettre à l’avant cette fois … je verrai mieux le paysage, et j’évite ainsi le mal des transports. Les paysages sont superbes, nous traversons la réserve naturelle forestière de TAMGA ; ça ressemble un peu au sud de la France, avec beaucoup de pins. Nous arrivons en vue du « rocher Cathédrale », immense bloc de roche au milieu du paysage ! Drôle de nom pur ce rocher en pays musulman, mais bon … Nous faisons quelques photos pour immortaliser l’endroit, en plus on a l’impression d’être seuls au monde ; on a pour l’instant croisé personne sur cette piste ! C’est top.


Non loin de là, nous tombons sur un groupe de motards italiens, on s’arrête. Ils nous demandent de les prendre en photo. Ils prennent la même direction que nous par la piste, et nous demandent si « ça passe ». Mohamed nous dit que normalement c’est bon, la piste n’est pas très difficile. Les motards repartent dans un nuage de poussière … Très peu de kilomètres plus loin, nous rencontrons deux marocains qui voyagent en VTT, on échange quelques mots, ils se prennent un selfie avec nous. Nous leur souhaitons bon courage pour la suite.



Nous pique-niquons au bord de la rivière. Une fois le ventre plein, on reprend la route. Après quelques kilomètres, nous bifurquons sur la piste de droite, au niveau d’un pont en construction. La piste devient plus étroite et caillouteuse, mais plutôt bonne. C’est parti pour la « vraie piste ».


Les kilomètres s’enchainent, tout va bien. Au bout d’un moment, première difficulté pour notre Duster, 2 roues motrices seulement je le rappelle. Tout le monde descend, on observe le terrain, on bouge quelques grosses pierres, on bouche les plus gros trous, et ça passe facile…👌




Quelques minutes plus tard, nouveau passage plus délicat. Il faut de nouveau préparer le terrain, tout le monde s’y met. Cyril s’en sort magnifiquement grâce au travail collectif ! C’est ça l’aventure !



Mais alors qu’on en est à plus de la moitié du trajet de cette piste, nous arrivons sur un passage complètement effondré : il y a un gros trou, le vide à côté, une grosse pente à remonter en dévers… Les motards italiens de ce matin sont en train de finir de passer, un par un, avec l’aide ce ceux qui sont de l’autre côté. C’est difficile pour eux. Et pour nous, ben ça passe pas ! On a beau réfléchir, retourner le problème dans tous les sens, avec le Duster, on prend pas le risque de passer là, on peut pas se permettre de le casser ou de rester plantés ; on aurait tout gagné…
Avec Mohamed, la décision est prise, il faut rebrousser chemin et tout refaire en sens inverse jusqu’au pont en construction que nous avons vu tout à l'heure, de là on reprendra une route qui contourne toute la montagne par le barrage de Bin El Ouidane, environ 150 kilomètres de détour sur les  routes de montagne ! Autant dire qu’on va arriver tard à Anergui …
Nous sommes arrivés à un pont, ici aussi passage très craignos, où j’ai eu une belle trouille ! Nous devons franchir la rivière sur un pont en bois complètement délabré, avec des planches posées dessus, qui bougent, dont certaines sont cassées… Mohamed descend et guide Cyril pour poser les roues au bon endroit… limite je ferme les yeux ! J’en suis quitte pour une bonne trouille 😰  Je comprends mieux l'utilité de la construction du nouveau pont 😱
Un peu dommage pour les souvenirs mais dans ces deux passages difficiles, ça craint tellement, qu’on a même pas eu le réflexe de prendre une photo, pourtant ça aurait valu des points ! Tant pis, cela restera gravé dans notre mémoire perso, c’est bien là l’essentiel. Le passage vers le lac de Bin El Ouidane est très beau, on a pas tout perdu… Mais la route est encore longue.

Sur la route, à l’entrée d’un village, nous serons également contrôlés par des policiers, qui nous font passer un contrôle assez long, tout noter de nos identités, nos passeports et veulent savoir où on va passer la nuit. Heureusement Mohamed est avec nous pour expliquer tout ça et tranquilliser ces policiers un peu suspicieux … merci Mohamed ! Encore un avantage d’avoir un guide avec nous. Sinon, je pense qu’on aurait été bons pour leur donner un bakchich … Mohamed confirme que ces pratiques sont courantes. Encore beaucoup plus loin, les routes sont belles, enfin surtout niveau paysage, car niveau revêtement, ben c’est le Maroc quoi … Au loin une petite poudrée de neige nous fait voir de splendides paysages et nous arrivons enfin en vue d’Anergui ! 





Il nous faut encore noter nos identités sur une feuille, que nous donnerons à l’entrée du village pour le « caïd », autrement dit le chef du village. Tout est sous contrôle ici … Pour arriver chez Khalifa, il faut encore prendre une piste en terre sur 5 kms. La piste est assez difficile et très étroite, oh là là que c’est dur… Mohamed avait téléphoné pour prévenir de notre retard, il nous informe aussi que Khalifa n’est toujours pas rentré … on ne le verra pas ce soir alors qu’on est invités chez lui !!
Les deux plus grands enfants de Khalifa nous attendent là où il faut laisser la voiture, j’ai bien cru qu’on arriverait jamais. Il est tellement tard qu’il fait quasi-nuit. Nous prenons chacun notre sac à dos, nous déchargeons les valises, et on y va. Mohamed, toujours hyper serviable, me porte toujours ma valise. A chaque fois j’essaie de résister, mais pas moyen. Cette fois il porte aussi celle de Vincent, alors je lui porte sa sacoche (en plus de mon sac à dos bien sûr).
Moi qui pensait être enfin arrivée, que nenni !! Pour aller jusqu’à la maison de Khalifa, il faut encore emprunter un tout petit sentier de terre qui chemine à droite, à gauche, on monte, on descend … ça n’en finit pas … Et en plus il fait nuit, on y voit plus rien. Les gamins, habitués à la montagne et à leurs petits chemins galopent comme des lapins ! Inévitablement, je finis par glisser et me vautrer lamentablement … Bon, pas grave, je me suis pas fait mal. Mais dire que j’ai une frontale dans mon sac, ah si Mohamed nous avait expliqué, j’aurais pu la sortir !
Au bout de 10 minutes, nous sommes ENFIN arrivés ! Ben je vous le dis, Anergui, ça se mérite …Nous entrons chez Khadija, la femme de Khalifa, qui nous présente toute la petite famille. Il y a Yassine (10 ans), Aimat (8 ans) et la petite dernière Hajar (prononcer raja, 1 an et demi). 

Khadija est très accueillante, et nous offre bien sûr le thé de bienvenue dans la pièce principale, très très grande, avec une toute petite table basse et quelques coussins, et c’est tout ... On demande à se laver les mains, c’est Yassine qui arrive avec une bouilloire pour nous faire couler de l’eau sur nos mains. Je dois dire que je suis un peu surprise, je ne m’attendais pas à  une maison comme ça… Khalifa, qui gagne relativement bien sa vie comme guide, je pense, par rapport au revenu moyen des habitants de la montagne, chez lui il n’y a pas d’eau courante. Les toilettes sont à la turque seulement, avec un seau et un récipient pour tirer la chasse. Il y a tout de même l’électricité et une télé dans une pièce qui je pense doit être la chambre de la famille. La maison est très grande, mais presque vide… ça fait un peu bizarre.
Mais on sent ici que l’hospitalité n’est pas un vain mot. Nous aurons droit à un très bon repas. D’abord un tagine, toujours très bon ! On en reprend deux fois, pour faire honneur au plat. Nous pensions arriver ensuite au dessert, ah ben non ! Il y a ensuite un deuxième plat, comme nous l’explique Mohamed. Il s’agit d’un plat de pâtes, genre spaghettis, mais beaucoup plus fins, que l’on saupoudre de sucre glace ! C’est pour le moins inhabituel pour nous. On goûte … Oh, mais c’est super bon ! Mais après le tagine, ça fait tout de même beaucoup… Khadija nous dit qu’il faut manger, l’expression est « Tich-Tich », ce qui veut dire en gros  « allez mange» !! A partir de ce jour là, nous répéterons souvent ses paroles, pour nous rappeler notre hôte d’un jour : « tich-tich » 😃  😃
Nous offrons ensuite à Khadija le morceau de Comté que nous avons ramené de France. Je pense qu’ils ne connaissent pas, il n'y a pas trop de fromages au Maroc. Tout le monde en prend un bout pour goûter. Les enfants aiment bien, je ne sais pas si Khalifa reviendra chez lui avant qu’il n’y en ait plus ... En dessert, nous aurons des oranges à la cannelle, c’est trop bon aussi. Nous discutons un peu, mais pas évident pour Khadija qui ne parle pas français. Elle nous propose de rester avec elle demain, elle veut  nous préparer un couscous pour le midi !! C’est tentant …
Mohamed, nous dit qu’il pensait aller voir sa maman, dans son village. Cela fait deux mois qu’il n’est pas retourné chez lui. Mais finalement, il renonce. Son village n’est accessible qu’à pied, il n’y a pas de route pour y aller. Il faut plus d’une heure de marche pour l’atteindre…. Pareil dans l’autre sens… Même demain matin, le temps va nous manquer. Il nous dit que ce n’est pas grave, mais nous sommes désolés pour lui. Vraiment dommage qu’on ait mis tout ce temps pour arriver … Entre temps les enfants sont partis se coucher, il est bien tard, et demain, ils ont école… Nous aussi, on est cuits, et moi je ne fais que me moucher. Alors hop, un doliprane et au lit. Khadija nous a préparé une chambre, à côté du salon, avec chacun un matelas posé sur le sol, des draps et deux grosses couvertures de laine chacun, je pense qu’on va pas avoir froid.

Une bonne nuit chez Khalifa !

Jour 6 : 25/04/2017 : Anergui – Lac de Tislite – Imilchil – Gorges de Todra (178 km) (Hôtel maison d’Hôtes Anissa)

En effet, nous avons très bien dormi. Moi, un peu moins à cause de mon rhume, mais ça va. Khadija nous prépare un bon petit déjeuner, avec, comme dans les familles berbères, des crêpes ! Tout le monde en raffole, ça tombe bien. Elle nous invite à rentrer, dans la « cuisine berbère » comme elle dit. Encore une fois, la pièce est quasiment vide. D’un côté un frigo, de l’autre une petite gazinière, et quelques ustensiles. C’est vraiment pas le grand luxe.
Je découvre que les crêpes ne sont pas réalisées avec de la pâte  «  liquide » comme chez nous, mais avec une sorte de pâte à pain, étalée dans la paume de la main, et cuite directement dans une petite poêle. Khadija a les mains qui trempent dans l’huile, pour éviter que la pâte ne colle. Tout est fait à la main, sans ustensile, au moins y’a pas trop de vaisselle à faire !


Nous demandons à faire un brin de toilette. Après la cuisine, c’est « douche berbère », c’est–à-dire avec un seau d’eau (chauffée au préalable tout de même) dans une pièce avec un carrelage au sol (la seule), un trou pour que l’eau s’évacue, et le tout sans lumière. Bon, ça va le faire, je peux me laver, même dans le noir ! Pendant ce temps, les enfants jouent ensemble, avec un petit chien, tout mignon. 










Khadija nous repropose de rester  manger le midi ! Hélas, nous déclinons son offre. Déjà nous ne voulons pas abuser de son hospitalité, et de plus nous avons encore pas mal de route et aussi de la piste à faire aujourd’hui, alors si on part trop tard, on risque de galérer encore et d’arriver tard, à force ça commencerait à faire beaucoup, c’est fatigant pour nous tous.
Nous donnons un peu d’argent à Khadija pour la dédommager de nous avoir reçu, elle ne nous l’a pas demandé, mais il nous semble normal de donner un peu d’argent, car quand même ils ne roulent pas sur l’or…


Après avoir remercié chaleureusement Khadija, nous reprenons le petit chemin de la veille dans le sens inverse pour regagner notre voiture. Ce coup-ci ça monte ! J’arrive déjà transpirante en haut ! L’effet de la douche se dissipe déjà …
Nous prenons la route, enfin la piste, direction Imilchil. En chemin, toujours de beaux paysages, quelques villages où les enfants font coucou lorsque nous passons. Je pense qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de voitures qui passent, alors c’est un peu l’attraction. 



Petit passage un peu délicat pour le Duster dans la boue. Nous descendons et mettons les pierres que nous trouvons dans la principale ornière, histoire d’éviter le plantage… C’est bon, ça marche !



Pour l‘étape de midi nous atteignons le lac de Tislite. Nous sommes à 2000 m d’altitude environ. C’est super joli, et encore une fois l’impression d’être seuls au monde… Nous mangeons notre pique-nique habituel : pain, tomates, œufs durs, vache qui rit et oranges.
Nous faisons quelques clichés supplémentaires ... les enfants jouent au bord du lac. Un âne sorti de nulle part viens près de nous et repart. Notre repas presque fini, un groupe de motards portugais arrive. Il y en a un qui roule dans l’eau au bord du lac, pour nettoyer sa moto, et il finit par la planter dans la boue ! Cyril et Mohamed iront les aider à la tirer avec une corde.





Allez hop, il est temps de reprendre notre route, nous dépassons la ville d’Imilchil, célèbre pour son moussem, un énorme souk et aussi une journée spéciale consacrée à des mariages collectifs, environ 400 personnes se marient en même temps si je me rappelle bien.
Nous continuons dans des paysages de montagne, petit à petit le vert est remplacé par l’ocre. Sur le chemin qui descend jusqu’aux gorges, nous croiserons des familles de nomades, qui changent d’endroit. C’est toujours impressionnant de les voir déambuler ainsi, avec leurs ânes, chèvres et chameaux.



En milieu d’après-midi, nous atteignons les gorges de Todra. Sur quelques centaines de mètres, deux pans de montagne très hauts (environ 300 m) de resserrent pour laisser un étroit passage. C’est un lieu très touristique du Haut-Atlas. Impressionnant, mais trop fréquenté pour nous ; on prend quelques photos et on repart.



Ce soir Mohamed ne sait pas où nous dormirons, Khalifa n’a rien réservé, car il y a ici de nombreuses offres d’hébergement. Mohamed passe quelques coups de téléphone, et nous essayons de nous arrêter à la maison d’hôtes Anissa. En fait c’est plutôt un hôtel. Mais les chambres sont très bien, le prix correct, alors c’est validé, on reste là. Il n’est pas très tard, alors on va pour voir se relaxer un peu. Et ça tombe bien car il y a une très grande terrasse ombragée, à proximité de la rivière. On se prend un petit coca bien frais, ça fait du bien.




Ici, l’altitude a chuté, alors il fait beaucoup plus chaud. Nous discutons avec Mohamed pendant que les enfants jouent un peu plus loin au fond du grand jardin de la maison d’hôtes. Avant le repas, nous remontons dans nos chambres, on se prend une bonne douche, moi je me repose un peu, je suis complètement explosée, mon nez coule à flot, c’est horrible… Vers 20h, nous prenons le repas dans la salle à manger, entrée de salades de crudités, tagine, et fruits en dessert. Après ça, tout le monde au lit, moi de toute façon je suis HS.

Jour 7 : 26/04/2017 : Gorges Todra  - Gorges du Dadès - Oussikis  (126 km) + 7km marche    (Gite d’étape Oussikis chez Saïd)

Le matin, nous voulions partir assez tôt, manque de bol, ils ne servent pas le petit dej avant 8 h. Nous faisons tous les bagages avant de descendre manger, comme ça on ne perd pas trop de temps. Ici le petit-déjeuner est beaucoup plus classique, avec du pain seulement, pas de crêpes comme dans les auberges familiales. 😟
Nous prenons la voiture, passons la ville de Boulmane-Dadès, dernière ville « importante » avant les gorges du Dadès.  Nous en profitons pour nous ravitailler en pain, eau, tomates et achetons des boites de thon à la tomate, pour changer un peu. On va essayer. Petit arrêt photo peu après dans un endroit nommé les « doigts de singe », où les roches ont des formes bizarres. Nous poursuivons en suivant l’Oued Dadès, qui se tortille en contrebas. Il alimente les cultures, les palmeraies, c’est un véritable serpent vert au milieu des montagnes.



Nous commençons à reprendre de l’altitude, et nous faisons un stop au point de vue mythique, où l’on peut voir un nombre impressionnant de lacets de la route en même temps. Mais là haut, il y a un vent ! Yahouuu !


Nous poursuivons en direction de M’Semrir. Notre lieu pique-nique du jour sera implanté en contrebas d’une route en travaux. Il y a des arbres et un peu d’ombre, donc on s’arrête ici. Le sandwich au thon à la tomate est une révélation pour nous, c’est vraiment hyper bon.😋 Il ne nous reste plus beaucoup de route, avant de prendre une piste en direction du village d’Oussikis, notre étape d’aujourd’hui. C’est chouette, on arrive tôt !



On pose nos valises au gite, on s’installe au salon et nous buvons le thé de bienvenue. Ensuite Mohamed nous propose une balade ; ça tombe bien, le temps est magnifique. Petit sac à dos avec de l’eau, et c’est parti mon kiki. Quand on a déjà marché un peu, Mohamed nous explique la balade. On va monter tout en haut des montagnes devant nous, descendre de l’autre côté vers un barrage, et revenir en longeant l’oued. Alors ok !




Il n’y a pas vraiment de chemin, Mohamed le trace pour nous, au milieu des pierres. En route nous croiserons des femmes avec un troupeau de chèvres, elles semblent avoir un peu peur de nous croiser, et se demandent sans doute pourquoi on marche ici juste pour se promener alors qu’elles sont obligées de monter ici s’occuper du troupeau … Chacun reste de son côté…
Par contre, le paysage est absolument époustouflant ! La roche des montagnes est zébrée de couleurs différentes, c’est vraiment étonnant et magnifique, mais la montée un peu raide ! ça râle un peu, Vincent est fatigué, et il a faim ! Mince c’est vrai il est déjà 4 h, et il ne mange vraiment pas beaucoup le midi.  Je n’avais pas trop anticipé la longueur de la balade, et j’ai rien pris à manger. On a seulement une bouteille d’eau…
Arrivés en haut, ça souffle tellement qu’il faut absolument tenir nos casquettes, sinon elles s’envolent ! On redescend vite vers l’autre versant pour se mettre à l’abri du vent. En chemin, j’essaie de faire diversion pour Vincent avec des fossiles de coquillages que l’on trouve en nombre sur cette montagne ! Un peu insolite de trouver des coquillages dans ces paysages si désertiques.







Tout en bas, nous apercevons le barrage, mais il y a encore un bon bout de chemin, heureusement, maintenant ça descend ! Au bout de 2h de balade, nous arrivons au barrage. En fait Mohamed, qui ne sait pas vraiment combien de km fait cette balade, nous dit qu’on a fait à peu près la moitié du parcours. On prend quand même le temps de monter sur le barrage, on y accède par une centaine de marches d’escalier.



Nous repartons en direction du village, en longeant l’oued. Maintenant c’est plat, il suffit (juste) de rentrer. Finalement, le trajet retour s’effectue rapidement, c’était plus facile, donc plus rapide. C’était une super rando, avec des paysages qui déchirent, une fois de plus ! 😍😍
De retour au gite, on nous offre à nouveau le thé, cette fois dehors sur une table au soleil, avec des bons petits gâteaux qui vont avec ! Les enfants se ruent dessus, mais bon il ne faut pas trop en manger sinon ils auront plus faim pour le repas du soir !
Dans la cour intérieure, le soleil s’est à présent caché, alors ça rafraîchit vite. N’oublions pas que nous sommes à 2000m… Nous retournons dans le salon. Le patron du gite, Saïd, nous apporte le livre d’or, ainsi qu’un registre à compléter avec nos identités. Nous regardons le livre d’or, il y a des messages de personnes du monde entier, ça nous impressionne beaucoup. Mais à Oussikis, il me semble aussi que c’est le seul hébergement. Nous échangeons aussi avec Saïd et Mohamed des photos de notre région. Saïd connaît le Jura !
Pour le repas du soir : d’abord une soupe,  ensuite un couscous, en dessert des oranges. Ensuite, nous proposons à Mohamed de rejouer au Uno. Il a l’air d’adorer ce jeu ! Nous demandons à Saïd et sa famille s’ils veulent jouer avec nous. Lui jouera avec nous, mais je pense qu’il n’a pas été relayer l’invitation à sa femme et ses filles … problème culturel sans doute… Mohamed lui explique le jeu, et c’est parti pour quelques parties bien disputées ! C’était très sympa, car avec ce jeu, pas besoin de parler la même langue...

Jour 8 : 27/04/2017 : Oussikis  - Bou Tharar  (piste par Ait Youl 70 km) (Gite Kasbah Amnay)

Nous avons super bien dormi à Oussikis, toujours avec deux couvertures chacun, ils doivent avoir peur que les petits européens n’aient froid ! Mais bon, comme d’hab on a mis les deux couvertures, hein ! Moi qui suis un peu frileuse, ça me convient tout à fait 😇
Le petit déjeuner est encore une fois très bon, comme tous ceux qu’on a eus depuis le début. Je tâte le terrain, il y a aussi de l’eau chaude dans les douches. Royal ! Et aujourd’hui y’a pas que nous qui prendrons une douche ! Depuis hier Mohamed avait dans l’idée que nous devrions laver la voiture, du moins avant de la rendre à Marrakech, car il faut avouer qu’elle est méga sale. Il en a parlé à Saïd qui nous propose son jet pour laver la voiture. Nous acceptons en pensant qu’il nous mettrait juste le jet à disposition. Et bien non, il a insisté à mort pour nous le faire lui-même ! Personne n’a eu le droit de toucher à la brosse, sauf Mohamed ! Et bien sûr il n’a pas voulu qu’on lui file la pièce. C’est tout ou rien au Maroc, des arnaqueurs qui te vendent «  du vent » à Marrakech pour une fortune, ou des gens qui font tout pour toi sans rien attendre en retour… C’est un peu déboussolant. 


Nous repartons donc avec une voiture toute propre, direction Bou Tharar. Nous repassons d’abord par la route empruntée hier, les gorges du Dadès. Mais avant d’arriver sur Boulmane, Mohamed nous dit brusquement de prendre à droite. Euh oui, mais où ? Entre ces deux maisons ?? Oui, il faut tourner ici ! C’est l’entrée de la piste pour Bou Tharar ! Non sans blague ? Jamais, mais alors jamais on aurait osé prendre par là sans Mohamed. Même si on avait un GPS, on aurait dit qu’il se trompait ! C’est incroyable...😯😯
Le début de cette piste est vraiment très étroit sur quelques kilomètres. On roule au pas. Mais petit à petit le paysage se dégage : de grandes étendues désertiques, caillouteuses, avec en toile de fond le Haut-Atlas, et son troisième plus grand sommet, le M’Goun, qui culmine à un peu plus de 4000m, avec quelques traces de neige. C’est encore une fois très beau. Vers midi et demi, nous trouvons enfin un petit coin avec un peu d’ombre, car ici y’a vraiment pas beaucoup de végétation ni d’arbres. Nous ne faisons pas trop de route aujourd’hui, mais nous n’avons pas d’hébergement réservé.




Nous dépassons Bou Tharar, Mohamed dit qu’il ne connaît pas trop de gites, le seul qu’il connaît bien, ne fait que l’hébergement, pas le repas. Nous poursuivons jusqu’au prochain village. On s’arrête près d’une maison où il y a une pancarte gite d’étape. On décide d’aller voir… Le prix n’est certes pas très élevé, mais ici ça paraît quand même un peu crado … ça ne nous emballe pas trop, on décide d’aller voir un peu plus loin.
Nous arrivons à Amejgag. Ici l’ambiance est bizarre, tout le monde nous regarde bizarrement lorsqu’on passe dans les rues. On va voir un autre hébergement : euh, non plus ! C’est encore pire que l’autre ! Là il faut vraiment qu’on dise à Mohamed qu’on aime bien l’aventure, mais bon pas trop quand même !











Nous quittons ce village dans lequel nous ne nous sentons vraiment pas  à l’aise pour retourner à Bou Tharar. Nous trouvons un hébergement qui nous conviendra enfin. Il s’appelle Kasbah Amnay. Les sanitaires sont un peu moyens. C’est hyper sombre, mais comme ça on voit pas la saleté, c’est l’avantage… La chambre n’est pas très grande, mais c’est bien suffisant pour nous.



Ici il fait vraiment chaud, nous avons bien baissé en altitude. Nous sommes presque au bord d’une rivière. Je promets à Vincent que nous irons au bord de la rivière et qu’il pourra jouer. Il est vraiment impatient, car il faut dire qu’on a pas eu beaucoup de temps morts durant ce voyage, ça fait peut-être un peu beaucoup pour lui. Nous installons nos affaires dans la chambre, et cet aprèm on met les shorts. Je fais part à Mohamed de l’envie de Vincent d’aller à la rivière. Nous commençons par marcher un peu, les enfants trouvent le chemin long, ils pensaient aller directement au but !
Au bout d’une grosse demi-heure, nous arrivons enfin à la rivière, que nous longeons pour l’instant. Mohamed cherche un endroit où la traverser. A un endroit il y a deux bras de rivière. Traverser sur des cailloux c’est impossible, il nous faut donc enlever les baskets et marcher dans l’eau. Là ou nous traversons, il y a pas mal de cailloux et du courant ! L’aventure ne nous quitte pas dans ce pays. Mohamed donne la main à Vincent et j’aide un peu Julia. La hauteur de l’eau nous oblige à mouiller un peu les shorts, mais comme il fait très chaud, aucun problème, ça nous rafraichit et ça séchera vite.
Dans le deuxième bras de rivière, plus calme, nous laissons les enfants patauger. L’eau est couleur marron, le sable et la terre descend de la montagne, mais tant pis. J’invite Mohamed à s’asseoir et à attendre, car les enfants ont vraiment besoin de jouer. Il ne s’en rend pas compte, car il n’a pas trop l’expérience des enfants, il est jeune et fait plus des accompagnements sportifs !


Au bout d’un certain temps, il est temps de sortir de l’eau, les enfants râlent, mais on aurait pu rester 3h, ils auraient quand même dit  "oh non pas déjà" ... Depuis l’autre rive, nous entamons le trajet retour. Un peu plus tard, nous traverserons une nouvelle fois la rivière, cette fois sur des pierres. Nous longeons des petites digues de terre, qui délimitent des champs de cultures (orge notamment). En contrebas, un terrain vague, de pierres et de buissons, avant la rivière. C’est très beau, mais pas beaucoup de place pour mettre les pieds. Comme d’habitude, je demande à tout le monde de faire attention.


Mais à un moment, Vincent dérape, et tombe directement dans le trou ! Je n’ai même pas eu le temps d’essayer de le rattraper, qu’il était déjà au fond … Bonne chute de 2 mètres environ, et une bonne trouille aussi. Vincent est un peu écorché au genou, mais rien de grave. Plus de peur que de mal. Mohamed donne la main à Vincent sur le reste du parcours étroit. La fin de la balade se déroule bien, nous sommes en vue du village. Après un bon thé sur la terrasse pour nous remettre de nos émotions, direction la douche, car avec après le passage dans l’eau boueuse, la poussière et le soleil, elle est bien méritée. On n’y voit pas grand-chose dans la douche, mais bon, c’est peut-être un avantage ? !


Chacun vaque à ses occupations, nous retrouvons Mohamed pour le dîner. On aurait bien mangé sur la terrasse, mais c’est à l’ombre, et le vent s’est levé, donc on ira au salon. Le mur est agrémenté d’une magnifique carte de la région peinte à la main. Nous retrouvons avec joie le tracé des pistes que nous avons empruntées.
Nous mangerons une salade marocaine, composée de tomates et échalotes (autant d’échalotes que de tomates !!), un tagine évidemment, et des fruits en dessert.


Jour 9 : 28/04/2017 : Bou Tharar – Vallée des roses - Skoura Ouarzazate (150 km), Oasis de Fint (Hotel la Vallée)

Nous entamons notre route vers la vallée des roses, après un bon petit-déjeuner sur la terrasse du gite. Nous passons plusieurs villages typiques de la vallée, des murs ocres qui contrastent avec le vert des cultures, c’est super beau.









A partir de Kelaat M’Gouna, nous voyons beaucoup de magnifiques rosiers cultivés, pour la fabrique de produits comme l’eau de rose, des savons, parfums et produits cosmétiques. On s’y arrête dans un endroit, faire quelques photos et cueillir quelques roses, vraiment incroyablement parfumées. C’est génial, ça sent bon dans la voiture !





Plus loin, nous arrivons en vue de Skoura. La route nationale s’en écarte, mais avec Mohamed, nous allons vers cette ville où il y a une magnifique palmeraie. Une piste la traverse, là encore il faut connaître … Mohamed, nous guide à travers ces ruelles de terre, au milieu des palmiers, des oliviers et des maisons.



Pour notre pique-nique du midi, nous nous arrêterons au bord du lac El Mansour, crée par le barrage du même nom.



Nous filons ensuite vers Ouarzazate, la route est maintenant très bonne, ça roule bien. Bon il faut parfois se méfier car d’un seul coup, il peut y avoir un gros trou au milieu de la route, c’est comme ça au Maroc, ça prévient pas !
Arrivés à Ouarzazate, nous allons à l’hôtel la Vallée, qui a été réservé par Khalifa. On nous installe dans notre chambre juste au moment où l’électricité se coupe, dans tout le quartier… La chambre est classique, mais dans la salle de bains, attenante à la chambre, ça ne sent pas très bon et la chasse d’eau des toilettes ne fonctionne pas… Pourtant l’hôtel n’a pas l’air mal, et il y a même une piscine , ce qui fait grandement envie aux enfants naturellement !
Nous retrouvons Mohamed et décidons ensemble de la suite de l’après-midi. Nous voulons aller voir l’oasis de Fint, avant ou après la piscine ?? Mohamed propose d’aller se balader d’abord, ensuite les enfants pourront profiter de la piscine. Il fait très chaud l’après-midi, mais il y a à Ouarzazate un vent très fort. Peut-être tombera t-il en fin d’après-midi.
Nous reprenons la voiture, quittons la ville de Ouarzazate et prenons la piste vers l’oasis. C’est une piste très caillouteuse, ça vibre beaucoup, pour être moins secoué il faut rouler à moins de 30, ou alors à plus de 70km/h, il faut choisir ! Heureusement, ce n’est pas loin, une dizaine de kilomètres pour y arriver.



A l’oasis, la présence de Mohamed nous évite encore une fois les diverses propositions de « visite guidée ».  Nous garons la voiture au bord de la rivière et entamons la découverte du site à pied. Au milieu d’un endroit où l’on ne voit que de l’aridité, se dévoile un endroit verdoyant. Au Maroc, l’eau c’est la vie ! Il n’y a pas beaucoup d’eau, mais des palmiers et des lauriers roses actuellement en fleurs s’y développent. Des énormes roches noires qui entourent l’oasis, nous proposent des contrastes de couleurs absolument saisissants. Arrivés au bord de l’eau, on entend et bientôt nous pourrons y voir des grenouilles. On les observe et on joue à les faire sauter avec les enfants !




Sur le chemin du retour, des dromadaires sauvages ...



Nous rentrons à l’hôtel, les enfants auront accès à la piscine rien que pour eux ! Nous n’avions pas emporté nos maillots de bain, mais Vincent ira en caleçon et Julia en culotte et t-shirt. Malheureusement le vent n’a pas faibli, et l’eau de la piscine est gelée … Ce sera donc une petite trempette, quelques brasses seulement et Vincent est gelé. Un peu dommage, mais bon on va pas se rendre malade juste pour une piscine.




Mohamed était allé dire au gérant de l’hôtel que notre chambre avait un souci. Aussitôt il nous propose d’en changer. La suivante sera effectivement mieux, les toilettes fonctionnent, plus d’odeur nauséabonde ! Après leur bain d’eau froide, nous demandons aux enfants de prendre une douche. Julia y parvient, mais ensuite nous n’aurons plus jamais d’eau chaude de la soirée ! Tant pis pour les autres, on fait l’impasse sur la douche ce soir. Cet hôtel est décidément un peu bizarre, c’est très grand, assez beau, mais la splendeur d’antan semble un peu passée, d’autant plus qu’au cours de notre séjour, nous croiserons seulement 3 autres clients ! Cet endroit est un peu fantomatique. Mohamed en est lui-même surpris car d’habitude en cette saison, les hôtels sont pas mal remplis à Ouarzazate.
Avant le dîner, nous souhaitons jouer avec Mohamed au jeu du Dobble que nous avions amené avec nous. Puisque le vent ne se calme pas, nous allons dans le salon du hall de l’hôtel. Nous faisons quelques parties, le jeu lui plaît, mais Mohamed est moins rapide, car il n’a pas toujours les mots en français rapidement pour les dessins à retrouver. Nous rejouons aussi un peu au Uno, toujours aussi apprécié.
Le repas se passe dans une grande salle, où nous serons les seuls à manger. En entrée, une salade composée de diverses crudités dans un grand plat. Ensuite, le tagine, et des oranges ou bananes en dessert. 

Jour 10 : 29/04/17 : Ouarzazate  - Ait Ben Haddou – Télouet -Tizi N’Tichka - Marrakech (215km)(Riad inconnu)

Après une bonne nuit, l’eau chaude est revenue ! J’en profite pour prendre ma douche. On range nos valises et retrouvons Mohamed pour un petit déjeuner au bord de la piscine. C’est un petit dej très français qui nous attend avec des croissants ! Eh oui c’est la ville ici, beaucoup de touristes, donc pas très local...
Nous prenons la route, direction le ksar de Ait Ben Haddou. C’est un site très fréquenté car il a été classé par l’UNESCO depuis 1987. Ce ksar est un exemple de l’architecture traditionnel du sud marocain, construit sur le flanc d’une colline au sommet de laquelle se trouvait le grenier collectif (appelé agadir). Les maisons sont regroupées à l’intérieur de murs défensifs protégés par 4 tours d’angle. Sur ce lieu ont été tournés de nombreux films, comme partout ici dans les environs de Ouarzazate, où sont implantés des studios de cinéma.


Une nouvelle fois Mohamed, qui connaît bien les lieux, trouve un parking bien situé et nous évite les faux-guides, toujours présents dans les lieux touristiques. Nous montons tout en haut du ksar, par de petites ruelles étroites. Il y a déjà beaucoup de monde et pourtant il n’est que 10h du matin. Mais il faut dire que c’est très beau, mais le site est fragile et en perpétuelle restauration.







Nous en profitons pour acheter à Julia et Vincent un souvenir de notre voyage, chacun un chèche, curieusement, ils ne sont pas trop chers ici.

des vrais petits marocains ...



Après cette visite, nous reprenons la route, qui devient une piste roulante à certains endroits. Nous sommes ici dans la vallée de l’Ounila, les paysages sont encore magnifiques !




Nous passons devant la kasbah de Télouet, mais sans nous y arrêter car l’entrée est payante, et en plus nous ne voulons pas arriver trop tard à Marrakech. Nous poursuivons et montons jusqu’au col de Tizi N’Tichka, là encore des travaux importants ont été réalisés et sont encore en cours pour améliorer les conditions de circulation sur cette route de montagne, très fréquentée, passage obligé de Marrakech vers le sud Maroc.
De l’autre côté du col, nous faisons halte pour le midi à Taddart, on se paye un petit resto ce midi, car nous avons épuisé nos réserves de pique-nique et ne voulons pas refaire des courses juste avant d’arriver à Marrakech. On se souvient s’être arrêtés dans le même endroit avec Khalifa, juste en face, pour boire un thé à la menthe. On prend un tagine pour les 5 à 80 dirhams, soit environ 8 euros le repas pour tous, ça va ! Après cette halte, nous entamons notre longue descente vers Marrakech, les paysages sont encore différents.



Nous arrivons à l’aéroport vers 15h. Un peu d’attente pour retrouver le gars de la location car il n’a pas de bureau. Il inspecte la voiture, tout est OK. Comme il doit ramener la voiture en ville, et que nous allons au même endroit, il nous propose de nous ramener ! Nous embarquons à 6 dans la voiture, pas de souci ! Nous sommes ravis car on économise le prix d’un taxi ou du bus pour nous ramener au Riad.
A notre descente de voiture, à notre grande surprise, nous retrouvons Khalifa !! Je suppose que Mohamed lui avait envoyé un message pour qu’il nous retrouve là-bas ! Nous allons déposer nos affaires dans le Riad, le même qu’à l’aller, même si nous avions été moyennement satisfaits, mais  je n’ai pas pu annuler ma réservation. A notre arrivée, il semble y avoir un problème, on nous dit d’attendre, le gérant doit arriver. C’est une autre personne qui vient vers nous et nous emmène dans le Riad d’en face ! Je crois comprendre que malgré notre réservation, y’a plus de chambres disponibles, alors ils s’arrangent avec les proprios du Riad voisin. On nous montre les chambres, waouh, comparé à l’autre, c’est le grand luxe ! Nous demandons quand même quel est le tarif. On nous assure que le prix sera le même !
Nous retournons vers nos guides, pensant pouvoir profiter de la soirée à Marrakech avec eux. Eh ben non ! Khalifa nous annonce qu’il prend le bus pour Béni-Mellal dans une demi-heure pour rentrer chez lui… Nous sommes très déçus, mais nous comprenons, depuis son séjour forcé à Casa, il est resté à Marrakech, nous a peut-être attendus, enfin voilà, il repart, et Mohamed profite de l’occasion pour partir avec lui. Nous avons juste le temps de faire quelques photos tous ensemble.
Notre seule photo avec Khalifa, floue malheureusement ...


Nous payons la somme prévue à Khalifa, il s’arrangera pour payer Mohamed à son tour. Il nous offre un sac rempli de fruits secs, souvenir de notre premier voyage où Khalifa nous avait offert tous les jours pendant la marche avec le groupe, de reprendre des forces avec le « sac magique » ! C’est vraiment super sympa. Quelques accolades plus tard, ils nous quittent, en nous promettant de se revoir bientôt, inchallah !









Nous rentrons dans nos chambres nous reposer, et ça tombe bien, car éclate un énorme orage. On se prend également une bonne douche dans une salle de bain plus belle que chez nous ! Whaa, ça tranche avec les conditions que nous avons eues toute la semaine.

Nous retournons manger chez Yassine, que nous voulions faire découvrir à Mohamed et Khalifa. Tant pis... Nous y retrouvons la charmante Zohra, avec qui nous prenons quelques photos à la fin du bon repas que nous avons mangé (pizzas pour Cyril et les enfants, et un dernier tagine pour moi… oui je suis devenue accro !)



Nous nous couchons tôt, après avoir payé notre nuit auprès du gérant du premier riad, au tarif prévu avant (quel imbroglio), avec réservation d’un taxi pour demain matin à 5h …

Jour 11 : 30/04/17 : Vol retour Marrakech- Dole

A l’heure dite, le chauffeur frappe à la porte du Riad, hyper ponctuel le gars. Nous empoignons les valises, et hop on file vers la voiture. C’est à ce moment que Cyril marche sur une plaque d’égout mal fixée, la plaque se retourne, et la jambe de Cyril tombe dans le trou. Le truc de dingue ! Il en ressort avec la jambe toute griffée et le pantalon couvert de boue  👀   Une énième aventure au Maroc ! 
On en a rigolé après, mais Cyril aurait très bien pu se flinguer un genou avec un truc pareil … le tout à 5h du mat, avec un avion à prendre à 6h40, ça aurait vite pu devenir une grosse galère.
Heureusement, plus de peur que de mal, nous filons vers l’aéroport. Nous entrons rapidement, pas trop de file d’attente. Nous changeons nos derniers billets en dirhams pour des euros et remplissons les habituels formulaires.
Au moment de la fouille des bagages, nous tombons sur des douaniers 👮 hyper désagréables et tatillons, chacun avance uniquement quand il le dit ☝, pas le droit de bouger une oreille, l’horreur. Nous embarquons finalement dans notre avion, qui nous ramène en France.

Voilà un beau voyage qui s’achève, riche en rencontres, en paysages, mais aussi rempli d’imprévus du début à la fin, nous voulions de l’aventure, on a été servis !



BILAN DU VOAYAGE :

- Le Maroc est un pays très diversifié, les paysages changent tout le temps, et sont magnifiques 💖
- Indispensable d’avoir un guide, ce qui permet d’en voir beaucoup plus et de ne pas être importunés.
- Destination peu chère et authentique pour peu que l’on s’éloigne des grands complexes de Marrakech !
- Aimer l’aventure pour réaliser un circuit itinérant.
- Désolés de n’avoir pu qu’apercevoir Khalifa...mais avons rencontré un super guide en la personne de Mohamed 👍